Ces gens ordinaires qui devinrent les héros du 9/11

    Les pompiers, archétypes du héros américain

Si les pompiers ont été transformés lors des attentats du 11septembre 2001, c’est en partie grâce à un des principaux acteurs de la culture américaine : le cinéma. En effet, on remarque que dans le cinéma américain, le pompier est une figure très peu représentée. Néanmoins, c’est une figure très positive. On le remarque notamment dans le film La Tour Infernale (1974), dans lequel le chef des pompiers se démène, et essaye tous les moyens possibles de faire sortir plus de 300 personnes emprisonnées par les flammes dans le plus haut building du monde. Dans ce type de films, le héros (quel qu’il soit) est focalisé sur les vies humaines à sauver/préserver, et ne pense pas une seconde aux profits qu’il pourrait tirer sur le moment. Comme en donne l'exemple récrié du film World Trade Center d'Oliver Stone sorti en 2005. Sitôt l'alerte donnée, cinq policiers, dont McLoughlin et Jimeno, se rendent au World Trade Center et s'introduisent dans les Tours Jumelles. McLoughlin et Jimeno survivent par miracle à l'effondrement des gratte-ciels. Ils se retrouvent piégés sous plusieurs tonnes de béton, de charpentes métalliques tordues, de verre et de gravats. À défaut de contact visuel, ils peuvent s'entendre, et pendant douze heures, se soutiennent l'un l'autre sans relâche, en dialoguant sur tout ce qui donne un sens à leur vie et peut les aider à traverser cette épreuve : leurs familles, leurs carrières, leurs espoirs…C'est leur histoire que raconte World trade center, ainsi que celle de leurs épouses, Donna et Allison, de leurs enfants et parents. Le film relate aussi l'improbable quête de l'ex-Marine Dave Karnes, qui découvre les deux hommes dans les ruines et parvient à les sauver douze heures plus tard, avec le concours de dizaines de pompiers, policiers et infirmiers new-yorkais…




Dans cet extrait, on a l'exemple de l'image des pompiers américains comme de sauveurs, solidaires, capables de travailler ensemble pour un seul des leurs, comme on le voit avec cette immense chaîne de pompiers juste là pour accueillir un seul survivant. L'image est radieuse, c'est le retour à la lumière, à la vie, grâce aux pompiers américains ces sauveurs le soleil règne à nouveau sur New York ou le nuage de cendre semble être retombé. Tout n'est que gratitude, Nicolas Cage remercie ses coéquipiers de lui avoir sauvé la vie. Ici Oliver Stone prend le parti de ne se concentrer que sur deux survivants plutôt que sur tous les morts, signe de l'espoir qu'il espère donner à travers ce film, que ces pompiers donnent au spectateur.


Craig Monahan, pompier New-Yorkais, n’était pas de service le matin du 11septembre 2001. Lorsque celui-ci apprend qu’un avion s’est écrasé sur une des deux tours du World Trade Center, il fonce directement sur le lieu du drame, accompagné de trois de ses collègues.

Dans l’imaginaire anglo-saxon, le héros est en effet définit par son caractère de volontaire. Plus précisément, le héros américain fondamental doit manifester un désir d’engagement, sans lequel le récit héroïque perd son efficacité symbolique.

L’anthropologue Jean-Pierre Albert dit d’ailleurs : « Le sacrifice volontaire offre une pédagogie de la solidarité. C’est en ce sens que le héros peut devenir un exemple de dévouement à la collectivité. On peut dire que son geste constitue symboliquement la communauté en faveur de laquelle il se sacrifie. » (tiré de son livre Du martyr à la star. Les métamorphoses des héros nationaux [1999]).

Mark Heath, médecin, accourt sur les lieux de l'attentat dés la collision du premier avion. Il choisit délibérément de se rendre sur place malgré le danger pour informer le monde (il ira donner sa cassette à CNN quelques heures plus tard) et pour réussir à sauver des gens en tant que médecin malgré le risque qu'il encourt.


L’engagement volontaire du héros est aussi une façon de l’humaniser, de le rendre plus accessible aux populations. En effet, les super-héros font rêver, de par leurs superpouvoirs, et leurs actions démentielles, tandis que le héros « ordinaire » fait réfléchir sur le plan humain, et est au même niveau que n’importe quel homme.

« Les vrais héros sont des hommes ordinaires qui font des choses exceptionnelles auxquelles ils sont appelés. », déclare le gouverneur de l’état de New-York George Pataki, lors du concert organisé pour la ville de N.Y le 20 octobre 2001, peu après les attentats.

Pour illustrer cet phrase, on peut parler de William Rodriguez, 44 ans, qui travaillait au WTC depuis 20 ans en tant que concierge, est vivant. Arrivant habituellement au travail à 8h30, le matin du 11/9 il arriva avec 30 minutes de retard.

S'il était arrivé à l'heure, cela l'aurait mené aux étages supérieurs au moment même où l'avion de ligne toucha la tour Nord. "C'était un miracle. Si j'étais arrivé à l'heure, comme toujours, je serais probablement mort. J'aurais été dans les étages supérieurs comme chaque matin", dit Rodriguez à propos du tournant du destin qui avait sauvé sa vie lors d'une conférence à Los Angeles.
Mais puisqu'il était en retard, Rodriguez s'est trouvé en train de pointer au niveau inférieur 1 quand la tour nord fut touchée. Le son et la secousse d'une explosion massive dans les sous-sols juste en dessous de ses pieds changea cela. Mais avant que Rodriguez n'ait le temps de réfléchir, son collègue Felipe David fit irruption dans le bureau du sous-sol avec des brûlures graves sur son visage et ses bras Après que Rodriguez ait escorté David en sécurité hors du WTC, il retourna pour guider aussi les autres en sécurité dans le sous-sol. Là, il aida aussi deux autres hommes piégés et se noyant dans le puits d'ascenseur du sous-sol, un autre résultat des explosifs placés dans le sous-sol.En fait, après avoir mené ces hommes en sécurité, il retourna dans la tour nord, contre les ordres de la police, pour secourir des personnes dans les étages supérieurs.
Et il n'y a pas de question, Rodriguez est un "héros silencieux" pour avoir sauvé tant de personnes, Rodriguez a été ignoré par les fonctionnaires du gouvernement, la Commission du 11/9 et le National Institute of Safety and Technology (NIST). (NIST, un groupe d'enquête indépendant financé par le gouvernement, qui mit la touche finale à son enquête sur le 11/9 ) . Rodriguez fit sa demande finale pour que son histoire soit entendue en témoignant à l'audition publique finale à New York. Rodriguez a été actif pour lever des fonds pour les victimes du 11/9, être impliqué avec des groupes caritatifs qui ont levé plus de 122 millions de dollars. Il dit qu'il a utilisé plus de 60 000 dollars de sa propre poche, prévu initialement pour sa propre maison, pour trouver la vérité derrière le 11/9.

Tous ces actes font de lui un véritable héros, aujourd'hui reconnu, après un long combat dans le but de pouvoir raconter son expérience du jour du 11 septembre 2001.

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