Conséquences directes des attentats du 11 septembre : la guerre d'Afghanistan et la guerre d'Irak

Les Etats-Unis qui vivaient alors dans l'illusion d'une paix durable rentrent alors dans la guerre contre le terrorisme, contre les pays qui sont ceux, selon Georges W. Bush, du Great Middle East, qu'ils qualifient de « Rogue states » : d'états voyous, fermant les yeux sur des différents trafics illicites, se positionnant contre les Etats-Unis et ne respectant pas les droits de l'homme. Il est important de noter que Georges Bush ne fait pas la distinction entre ces pays du Great Middle East et ces « Rogue States », George Bush ne part pas en guerre seulement contre Al-Qaida, il part en guerre contre le terrorisme. Et plus particulièrement contre les pays de « L'Axe du Mal », comme il qualifie l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord dans son discours sur l'Etat de l'union en 2002.



Le 7 octobre 2001, les forces américaines et britanniques commencent l'opération "liberté immuable", une série de frappes massives contre des installations stratégiques du régime des Talibans. Et surtout, surtout d'abattre « le boucher du 11 septembre » c'est à dire Oussama Ben Laden. Cette première guerre bénéficie d'un vaste soutien aux Nations unies. La résolution 1333 du Conseil de sécurité, adoptée une semaine après les attentats, exige des talibans d'extrader Oussama Ben Laden. Les Etats-Unis se préparent à installer au pouvoir l'ex-royaliste Hamid Karzaï, qui est accessoirement un consultant de la compagnie pétrolière américaine Unocal dans ses négociations avec le gouvernement taliban à la fin des années 1990. Le 24 novembre : un millier de marines américains débarquent avec des blindés et de l'artillerie aux abords immédiats du fief Taliban de Kandahar. Le lendemain une mutinerie de prisonniers Talibans dans une forteresse près de Mazar-e-Charif, est matée par l'Alliance du Nord et des bombardements américains, faisant plus de 400 victimes.
Le mois suivant, le 4 décembre marque le début d'une intense offensive américaine contre les Talibans à Tora Bora, près de la frontière pakistanaise, qui abrite un repaire souterrain occupé par des militants d'Al Qaida. La zone est noyée pendant plusieurs jours sous un tapis de bombes. 5 décembre : les factions afghanes concluent à Bonn un accord sur la création d'un gouvernement intérimaire dirigé par le leader pachtoune Hamid Karzaï. 31 décembre : accord à Kaboul sur le déploiement d'une force internationale (Force internationale d'assistance pour la sécurité en Afghanistan (ISAF) qui comptera 4500 hommes de 17 pays, sous commandement britannique.



132 000 soldats étrangers sont mobilisés en Afghanistan dont 90 000 Américains. Londres, Berlin, Paris et Rome fournissent plus de la moitié de ces forces non américaines de la coalition qui réunit 37 pays. Le bilan humain de cette guerre est en 2012, de 2532 soldats occidentaux et personnels de soutien morts depuis 2001 dont 1619 Américains, 371 Britanniques et 62 Français. Mais le bilan est beaucoup plus lourd côté afghans avec pas moins de 20 000 tués et plus 80 000 blessés.

La guerre en Irak elle, est tout à fait différente car ici, les Etats-Unis font cavaliers seuls. Le 20 mars 2003, une coalition menée par les Etats-Unis envahit le pays mené par Saddam Hussein sous des motifs obscurs. George W. Bush, part dans ce qu'il appelle sa "croisade" en Irak afin de chercher des armes de destruction massive. Mais voilà, dans le cadre de la résolution 1441 du 8 novembre 2002 mise en place par l'ONU avec l'accord de l'Irak, des recherches d'armes nucléaires, biologiques et chimiques, ces armes ne furent jamais trouvées. George Bush utilise alors le motif religieux et la recherche d'Al-Qaeda dans le cadre de la guerre contre le terrorisme pour envahir l'Irak, il déclare : "Je n'attendrai pas que des événements surviennent, alors que les dangers montent. Je ne resterai pas immobile quand le péril se rapproche. Les Etats-Unis d'Amérique ne permettront pas que les plus dangereux régimes nous menacent avec les armes les plus destructrices." Mais non seulement ces armes de destruction massives n'ont jamais existé, mais de plus Saddam Hussein avait beau être dictateur, il n'en était pas moins un fervent laïc et menait une guerre sans merci aux terroristes. Le 13 décembre 2003, Saddam Hussein est capturé par l'armée américaine à Tikrit, il est condamné à mort en novembre 2006 et pendu le mois suivant le 20 décembre. le 12 janvier 2005 s'achève la mission de recherche d'armes de destruction massive qui se solde par un échec. Alors que la guerre à proprement parler ne dure que 19 jours en 2003, les Américains rentrent dans Bagdad sans rencontrer de réelle résistance, et que George W. Bush annonce, triomphant, la "fin des combats" le 1er mai, une autre forme de guerre prend place en Irak. La violence contre les forces de la coalition a rapidement conduit à une guerre asymétrique impliquant plusieurs groupes d'insurgés, des milices, des membres d'Al-Qaida contre l'armée américaine et les forces du nouveau gouvernement irakien. L'occupation de l'Irak, loin d'apporter la paix et la démocratie va au contraire enclencher le chaos dans le pays, attaques anti-occidentales, attentats suicides et prises d'otages se succèdent. Le conflit ne s'est donc achevé de manière effective que le 18 décembre 2011 le retrait du dernier soldat américain du pays. Cette guerre aura duré 3207 jours, soit huit ans et neuf mois.

On compte 4 486 morts et 32 226 blessés dans les rangs américains (4 804 morts pour l'ensemble des troupes de la coalition et plus de 36 000 blessés). Du côté irakien, en janvier 2012, Iraq Body Counting estime qu'entre 105 052 à 114 731 civils irakiens sont morts dans les violences, constituées essentiellement d'attentats, et au moins 250 000 civils irakiens auraient été blessés.

Mais un autre aspect du conflit a définitivement altéré à jamais cette image de "gendarme de la démocratie" que les Etats-Unis avaient acquis pendant la seconde moitié du XXe siècle. Ce sont les innombrables bavures commises en Irak et Afghanistan par les soldats américains. La plus récente date du mois de février 2012 où des soldats ont brûlé des Coran, provoquant la fureur du peuple afghan et des révoltes dans tout le pays qui ont déjà fait 2 morts du côté américain et 12 du côté afghan. En Irak, on se souvient de nombreuses photographies prises par des soldats qui mettaient en scène des prisonniers irakiens dans des positions humiliantes à caractère sexuel, souvent nus avec des sacs en plastique sur la tête. Des images intenables de soldats américains en train d'uriner sur des prisonniers ont circulé sur des réseaux sociaux comme simples souvenirs de vacances. L'usage de la torture, avec la prison de Guantánamo, est devenue récurrente dans cette guerre contre le terrorisme qui semblait justifier n'importe quels sévices.

Au terme de cette décennie, les deux guerres commencées sous l'administration Bush ont bien sur eu des résultats tels que l’exécution de Saddam Hussein et celle de Oussama Ben Laden le 1er mai 2011 (sous le mandat de Barack Obama celle-ci) mais toutefois elles ont laissé le monde dans une instabilité certaine et ont servi à nourrir les rancoeurs des pays de ce "Great Middle East" et loin de rétablir la démocratie en Irak et en Afghanistan, les Etats-Unis ont au contraire contribué à attiser les tensions et la haine.


Face à cette décennie qui fut particulièrement rude pour les Etats-Unis, nous allons maintenant observer comment, ces évènements, et plus particulièrement ce 11 septembre 2001 ont transformé le visage de ces héros et super-héros américains.


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