Les Super-héros deviennent à partir de 2002, un genre à part entière.

Marvel Comics (qui devient Marvel Mystery Comics au deuxième numéro), voit le jour en octobre 1939. On y trouve parmi d'autres les aventures de la Torche humaine de Carl Burgos et celles de Namor réalisées par Bill Everett. Les ventes sont bonnes, mais c'est avec l'apparition en mars 1941 du premier fascicule de Captain America, héros patriotique, créé par Joe Simon et Jack Kirby que Timely atteint pour la première fois des tirages supérieurs à un million d'exemplaires

Ce héros, est créé avant l'attaque de Pearl Harbor, mais déjà les forces de l'Axe apparaissaient comme les « méchants ».

Cependant, après la guerre, les ventes de comics de super-héros déclinent.

Au début des années 1960, Martin Goodman, apprenant le succès auprès du public américain du comics la Ligue de Justice d'Amérique, demande à Stan Lee, entouré de plusieurs dessinateurs de talent comme Jack Kirby ou Steve Ditko, d'en créer le pendant pour profiter de cet effet d'engouement. C'est l'apparition des Quatre Fantastiques (août 1961). Puis c'est le tour de Hulk, Spider-man, Iron Man et les Vengeurs. Tous sont des succès.

Mis à part le Batman de Tim Burton en 1989, déjà renouveau du genre part le visage beaucoup plus sombre de son héros, le genre des super-héros tombe peu à peu dans l'oubli. Et c'est à partir de 2002, que l'engouement reprend, via Spider-man qui se classe à la première place du box office américain avec 182 millions de dollar de recette. Le 11-Septembre, c’est au-delà de la tragédie un colossal tabou/casse-tête pour les majors : dans la foulée des attaques terroristes, la première bande-annonce du très attendu Spider-Man de Sam Raimi est ainsi retirée en urgence. On pouvait y voir l’homme-araignée, soit l’accro aux buildings par excellence et LE super-héros new-yorkais (même si le film est essentiellement tourné à Los Angeles, pour l’anecdote), piégeant dans sa toile des braqueurs entre les emblématiques tours jumelles. La scène n'apparaît pas non plus dans le film, qu'elle ait été prévue pour l'être ou pas au départ, selon les versions parfois discordantes de Sam Raimi et de Sony. Sort similaire pour l’affiche ou teaser poster : les tours se reflétaient dans les yeux du super-héros, comme dans la scène en question.

Le traumatisme est immense, la sidération à peine passée, et l'industrie du divertissement s'impose donc une respectueuse réserve, sans pour autant s'arrêter. Dès lors le New York alternatif de Spiderman, blockbuster post-11 Septembre malgré lui (sa production date d’avant), ne porte logiquement pas trace de l’événement.




Les Super-héros reviennent au pouvoir, comme on peut l'observer à travers les box offices américains de la dernière décennie : en 2003, X-men en 6e position, Hulk en 14e et Dardevil en 26e. En 2004 : Spider-man 2 en 2e, les Indestructibles en 5e (et on peut noter aussi le film de Michael Moore Farhenheint 911 dans le top 50 qui montre la fascination toujours existante de ce traumatisme américain). En 2005 : Batman Begins entre en 8e position, et les 4 Fantastiques en 13e.

En 2006 : X-Men ; l'affrontement final est en 4e et Superman Returns en 6e. En 2007, Spider-man3 occupe la premiere position. Dans le box-office de 2008, le Batman de Christopher Nolan (The Dark Knight) prend la premiere place, suivi de Iron Man en 2e position puis de Hancock en 4eme position, puis de L'Incroyable Hulk en 17eme position. En 2009, on oberve un recul des films ciné marvel entertainment, notemment X-Men Origins en 13eme position, ainsi que Watchmen-Les Gardiens en 31eme position. En 2010, Iron Man 2 obtient la 3eme position. En 2011, Captain America -The First Avenger, se place en 12eme position, suivi de X-Men Le Commencement en 17eme position, puis de Green Lantern en 24eme position.


Au lieu d'affronter de façon frontale les évènements, les films de super-héros restent imprégnés du traumatisme du 11 septembre. On observe ainsi de multiples exemples de ces super-héros d'une nouvelle catégorie qui ne se battent non plus contre des démons fictifs mais pour de réels enjeux comme c'est le cas pour Iron Man, blockbuster hollywoodien réalisé en 2008 par Jon Favreau et produit par les studios Marvel.




« Est-il mieux d'être craint ou respecté ? Et bien un peu des deux », cette phrase prononcé par le futur Iron Man, Tony Stark, vendeur d'armes, homme cynique et milliardaire qui décide de combattre les Talibans après qu'un groupe armé afghan l'ait enlevé pendant trois mois. Durant cette captivité, refusant de se soumettre à l'autorité de ses ravisseurs, l'homme d'affaire mais aussi brillant scientifique va créer son armure d'Iron Man. Revenu d'Afghanistan, il décide de dédier sa vie à défendre la justice et à réparer les torts qu'il a causé par son activité de vendeur d'armes. Une scène marquante de cet engagement est celle où Stark dans sa toute nouvelle armure vole jusqu'en Afghanistan où il sauve un petit village, celui de son compagnon de captivité Yinsen des mains des talibans. La lutte qu'il mène rappelle très clairement les objectifs de la lutte contre « L'Axe du Mal » de Georges W. Bush.


Un autre cas, de super-héros influencé par ce 11 septembre 2001 est celui de Spider-man, dans le deuxième opus des aventures de l'araignée, la fin n'est pas sans rappeler les tristes évènements qui touchèrent New York.


http://www.youtube.com/watch?v=N6AoCZ2CaBI


La ville de New York est menacée par le Dr Octopus et l'énergie qu'il a créé (métaphore aussi ici d'une menace nucléaire). Spider-man réussit à convaincre le « méchant » de revenir à la raison grâce à un discours moralisateur. Et finalement, le seul moyen de sauver la capitale économique américaine est pour le Dr Octopus de se sacrifier, pour le bien de tous, pour des valeurs telle que l'intelligence et l'honneur.


L'Amérique a besoin de ses super-héros, et a besoin de croire et de se reconstruire après le traumatisme causé par Al-Qaeda, on a vu affluer ainsi des blockbusters comme les 4 Fantastiques avec le scénario typique des Super-héros, toujours américains, beaux et en pleine santé qui font plier les forces du mal sans effort et avec beaucoup de cascades. Ces films, comme Captain America, revigorent l'égo américain et montre toujours la puissance de feu de ces Etats-Unis toujours sûrs d'eux, héros impérialiste, avec son costume taillé à même la bannière étoilée et son patriotisme aveugle toujours prêt à combattre et tuer des nazis.


Un film, qui nous sert de transition avec des héros non plus pourvus de pouvoirs extraordinaires mais bien des êtres humains du quotidien dédiés aux autres et capable de se surpasser pour le bien commun, marque une rupture avec la tradition des film Marvel, Kick-Ass. Le personnage de Kick-Ass est l'anti-héros par excellence, maigre, geek, victimisé et racketté, il décide de devenir son propre héros. Il se construit lui même, commande son costume sur internet, met en place son service en ligne via les réseaux en ligne (n'oublions pas qu'il est avant tout un adolescent du XXIe siècle). A ses côtés, Big Daddy et Hit Girl sont aussi des héros peu conventionnels, bien que plus entraînés que le très maladroit Kick-Ass, ces deux justiciers sont respectivement un père et sa fille. Le personnage de Hit Girl, petite fille blonde de 11 ans détonne parmis les Batman et Superman plus classiques, elle a beau ne pas avoir atteint la puberté, elle manie le pistolet comme personne et peut mettre K.O toute une bande de gardes du corps armés jusqu'aux dents, et ce même dans le noir.


http://www.youtube.com/watch?v=-SbnqIIkXQc&feature=related


Kick-Ass n'a rien d'un héros, et la fin du film n'est pas un glorieux happy ending, mais il insuffle une vague d'optimisme, l'idée qu'on peut tous être des héros, que nous pouvons tous créer notre propre destin mais surtout qu'il y aura toujours des gens bien intentionnés capables de nous sauver.


Le 11 septembre n'est pas qu'une affaire de fiction, mais aussi de réalité. En effet, ce jour-là, les actes héroïques des anonymes dépassèrent l'imagination pleine de bons sentiments d'Hollywood.


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