Les Etats-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : un demi siècle de bonheur ?

Après la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis n'ont jamais été aussi puissants, et ce dans de nombreux domaines. Economiquement tout d'abord, alors qu'en Europe, les pénuries alimentaires et les rationnements sont choses quotidiennes, au pays de l'Oncle Sam, il n'en est rien. Grâce à l'absence de destructions, les Américains sont beaucoup plus préservés que le Vieux Continent : la crise du logement ne les touche que faiblement. Le signe le plus évident de cette prospérité absolue est le statut du dollar qui est comparable à celui de l'or. Il devient l'étalon universel des valeurs.

Au niveau militaire, les Etats-Unis sont entre 1945 et 1950, sûrs de leur pouvoir étant donné qu'ils possèdent le monopole atomique. Leur influence sur les affaires internationales est considérable, avec la signature du traité de l'Atlantique Nord en 1949, ils rompent avec la tradition isolationniste qui définissait leur politique étrangère de la victoire de la Première Guerre mondiale jusqu'à l'attaque de Pearl Harbor en 1941. Les démocraties libérales de l'Europe occidentale s'en remettent à eux pour les protéger d'une éventuelle attaque ordonnée par Staline. Le Pacifique, devenu un lac américain, leurs positions occupent toute la frange des archipels en bordure du continent asiatique dirigé par Mao et ses troupes depuis 1949 sur lequel ils n'ont aucune influence.

Culturellement parlant, l'Amérique fait rayonner son influence sur l'Europe via le cinéma et la musique. Les modes y naissent et se diffusent sur le reste du monde.

Les Américains, sûrs de la santé économique du pays se laissent aller à l'optimisme comme en témoigne le baby-boom : les parents ont foi dans le futur et ont confiance en l'Amérique pour s'occuper de leur progéniture.


De 1954 à 1964, les années d'Eisenhower et de Kennedy marquent aussi une toute puissance américaine. Elle atteint en effet le « sommet de sa puissance ». Sa force militaire est incontestablement supérieure comme le démontre l'exemple de la crise des fusées à Cuba, les Soviétiques préfèrent perdre la face et reculer plutôt que d'aller à l'affrontement direct.

Au niveau politique, les Etats-Unis bénéficient d'un prestige extraordinaire grâce à leur statut de protecteur du « monde libre » face au communisme de Staline. Leur force militaire et leur richesse leur permettent une statut particulier des autres pays du monde. Le dollar devenu monnaie universelle qui leur permet « d'accumuler sans douleur des déficits de balance de paiements ».

Grâce à cela, ils peuvent créer une toile serrée d'alliances et de pactes autour du globe, et peuvent même se permettre d'intervenir à l'étranger pour sauver leurs intérêts.

L'arrivée au pouvoir de Kennedy redonne une énergie nouvelle aux Etats-Unis avec la retenue de mise avec Eisenhower. Tout semble possible pour le pays au drapeau étoilé.


Les années Reagan de 1981 à 1989 marquent le retour de la confiance ainsi que celle de la croissance. En effet les Etats-Unis, désunis et fragilisés par le conflit au Vietnam, ont difficilement vécu les années 1970. A partir de 1982, l'économie bénéficie d'une longue, même si peu rapide, phase d'expansion. L'optimisme est de rigueur dans le secteur économique comme le montre la montée de la bourse de Wall Street lors du mandat de Reagan, et même le krach d'octobre 1987 est surmonté, sans aucune comparaison possible avec celui de 1929. On note aussi une diminution spectaculaire du chômage Sous l'administration Reagan, le taux de chômage passa de 7,4 % à 5,4 % mais il atteignit des pics à 10,8 % en 1982 et 10,4 % en 1983 et en moyenne il fut de 7,5 % pendant les huit années . En politique étrangère, même si les Américains, encore touchés dans leur ego par la défaite en Vietnam, refusent de s'engager dans de nouvelles guerres de ce type, ils acceptent la nouvelle politique de l'endiguement du communisme, d'armer les résistants afghans par exemple. Cet état d'esprit aboutit à des victoires lors du second mandat de Reagan, alors que l'URSS est en position de difficulté causée par les échecs de sa politique économique.


L'Amérique des années 1990, considérée comme en déclin avec la montée du chômage, la guerre du Golfe, l'économie qui piétine face à l'expansion extraordinaire de l'Asie, ou encore avec l'augmentation de 595 000 personnes dans le milieu carcéral entre 1980 et 1993, est en fait en parfaite et pleine santé : la disparition de l'URSS permet de faire des Etats-Unis la plus grande puissance militaire équipée d'armements modernes, ayant pour ressource la haute technologie. Saddam Hussein en fera les frais lors de la très brève guerre du Golfe où ses troupes se font écraser. Mais c'est surtout au niveau économique que les Etats-Unis impressionnent : les Etats-Unis sous le mandat de Bill Clinton réussissent presque à atteindre les quatres côtés du « carré magique » : la croissance est fidèle à ce qu'elle est depuis 1945 c'est à dire à peu près 3 % par an. , l'emploi augmente lui de 2 % , c'est à dire plus de deux millions de travailleurs par an entre 1993 et 1996, l'inflation est elle aussi sous contrôle et il ne manque que la balance des paiement qui reste fortement déficitaire.

Ce bilan économique des années 90 suscite optimisme et euphorie : c'est l'âge de la révolution numérique. On peut prendre pour exemple le « héros américain typique de la fin du siècle », Bill Gates qui grâce à sa petite entreprise de logiciel, devenu maintenant l'immense Microsoft, est devenu l'homme le plus riche du pays voire du monde.


Les Etats-Unis, ont donc durant toute la seconde moitié du XXe siècle, exercé une influence sur le monde par leur rôle du protecteur contre le communisme et d'aide à la reconstruction d'une Europe en ruine. Ils ont aussi connu des périodes très fastueuses et ont su prospérer et se relever de traumatismes comme la guerre du Vietnam. A la fin des années 90, le faste de l'Amérique qui s'exprime notamment par ses films à gros budgets distribués partout dans le monde, continue à rayonner tout autour du globe. Avec des films comme Armageddon de Michael Bay, ou encore Independance Day de Roland Emmerich. C'est la mode des films catastrophes au pays du dollar, le mot d'ordre est de sauver l'Amérique d'ennemis imaginaires, la plupart du temps des extra-terrestres à grand renfort de violence et de patriotisme.

Mais le 11 septembre 2001, à 8h46, alors que le Boeing 767 de l'Américan Airlines percute la tour nord du World Trade Center, c'est le rêve américain de ces années d'après guerre qui meurt violemment.

"De grands pouvoirs..."




« De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités » déclare dans un râle d'agonie l'oncle de Spider-Man mourant à son neveu, Peter Parker, future araignée justicière de la ville de New York. De grands pouvoirs, c'est ce qui caractérise les Etats-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, grands gagnants du conflit. Depuis la création de Marvel en 1939, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, les Super-héros sont devenus le symbole de l'Amérique toute puissante, « gendarme de la démocratie », présents sur tous les continents. Grands gagnants avec l'URSS, du conflit qui embrasa toute la planète, les Etats-Unis se placent en protecteur du reste du monde contre le communisme et pour des valeurs telles que la liberté ou la paix.


Mais qu'est-ce qu'un héros ? Est-ce que seuls les super héros, amateurs de costumes moulants peuvent prétendre à ce titre ? Où pouvons-nous tous être des héros ? Sigmund Freud écrit dans Nous et la mort. : "L'inconscient en nous ne croit pas à notre propre mort. Il est contraint de se comporter comme s'il était immortel. Peut-être est-ce là même le secret de l'héroïsme". Il y a dans la notion de héros une notion sacrificielle, de personne capables d'accomplir des actes fous, qui les dépassent afin de venir en aide à son prochain.

On imagine pas un super héros autrement qu'américain, autrement qu'avec le drapeau étoilé moulé à la poitrine comme Captain America, ou portant les couleurs de son pays d'adoption sur son slip et sa cape comme Superman.

Mais après les évènements du 11 septembre, après le traumatisme d'une nation toute entière et la fin de l'impérialisme américain, que sont les héros devenus ? Quelle influence cette tragique journée a-t-elle eu sur le super-héros américain mais aussi sur le héros ordinaire, sur l'homme de tous les jours, poussé à accomplir plus que ce à quoi il est destiné ?

Tout d'abord nous aborderons l'avant 11 septembre avec les Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale, avec la présentation du mythe américain, de ce modèle d'un certain âge d'or de l'Amérique. Puis nous aborderons brièvement la journée du 11 septembre en elle même pour finalement parler plus longuement des conséquences de ces attentats c'est à dire la guerre en Irak et en Afghanistan.

Dans une deuxième partie, nous parlerons du renouveau du genre cinématographique des super-héros hollywoodiens qui connaît son apogée après 2001, l'Amérique à travers ces modèles fantastiques redore son image à travers le média de masse qu'elle manie si bien c'est à dire le cinéma. Nous évoquerons ensuite les héros de ce 11 septembre, ces anonymes qui devinrent les symboles de l'Amérique qui résiste et qui survit malgré tout.

Et enfin dans une troisième partie, nous ferons cas du visage plus sombre de l'Amérique, d'une part avec ces super-héros qui deviennent infiniment plus humains, avec leurs faiblesses et leurs blessures, rejetés de la société qui les pointent comme responsables, comme on pointerait les idéaux déçus auxquels on a put croire. Puis enfin, l'évocation du traumatisme du 11 septembre à travers la littérature de la dernière décénnie.

Annexe n°1

OTAN : L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ou Otan (parfois orthographié OTAN ; en anglais : North Atlantic Treaty Organization ou NATO) est une organisation politico-militaire qui rassemble de nombreux pays occidentaux, dans le but premier d'assurer leur défense commune contre les menaces extérieures ainsi que la stabilité du continent européen. L'Otan est née le 4 avril 1949 suite à des négociations lancées par les cinq pays européens signataires du traité de Bruxelles (Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bas et Royaume-Uni) avec le Canada et les États-Unis, et cinq autres pays d’Europe invités à participer (Danemark, Italie, Islande, Norvège et Portugal)


Dwight David Eisenhower (14 octobre 1890 - 28 mars 1969) : surnommé « Ike », est le 34e président des États-Unis, durant deux mandats du 20 janvier 1953 au 20 janvier 1961. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est général cinq étoiles de l'armée américaine, et commandant en chef des forces alliées en Europe. Il est membre du parti républicain.


John Fitzgerald « Jack » Kennedy, né le 29 mai 1917 à Brookline (Massachusetts) et mort le 22 novembre 1963 à Dallas (Texas), est le 35e président des États-Unis. Entré en fonction le 20 janvier 1961 à l'âge de 43 ans, il est assassiné le 22 novembre 1963 à l'âge de 46 ans. Plus jeune président élu1, il est aussi le plus jeune à mourir en cours de mandat, assassiné moins de trois ans après son entrée à la Maison Blanche.


La guerre du Golfe de 1990-1991 : ou guerre du Koweït, est un conflit qui opposa l'Irak de Saddam Hussein à une coalition de 34 États, soutenue par l'Organisation des Nations unies entre 1990 et 1991. La victoire prévisible de la coalition entraîna la libération du Koweït dont l'invasion en 1990 par l'armée irakienne avait provoqué le déclenchement du conflit. Lors de la guerre du Golfe de 1990-1991, la coalition internationale utilisa sa suprématie aérienne pour détruire le complexe militaro-industriel de l'Irak. Ensuite une attaque terrestre limitée lancée à partir de l'Arabie saoudite pulvérisa les forces armées irakiennes ; les pertes, très réduites par rapport aux prévisions de la coalition, furent dues pour un quart au feu ami.


Bill Clinton : né le 19 août 1946 à Hope (Arkansas), fut le quarante-deuxième président des États-Unis. Il a été élu pour deux mandats de 1993 à 2001.Symbole des Nouveaux démocrates, ouvert à la déréglementation dans les secteurs de l'agriculture et des télécommunications, son mandat est marqué par la plus longue période d'expansion économique en temps de paix de l'histoire moderne américaine1, par la ratification de l'ALENA (Accord de libre échange nord-américain)2, par l'intervention de l'armée américaine en Haïti, par les accords d'Oslo, par l'intervention des troupes de l'OTAN dans la guerre du Kosovo, par le premier attentat contre le World Trade Center à New York (1993) et par les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Il est aussi marqué par un certain nombre d'affaires comme le Scandale Whitewater et celui de l'affaire Lewinsky, qui lui vaut d'être l'objet devant le Congrès d'une procédure d'impeachment qui n'aboutit pas.



Saddam Hussein Abd al-Majid al-Tikriti : homme d'État irakien, présumément né le 28 avril 1937 et exécuté par pendaison le 30 décembre 2006, à Bagdad pour crimes contre l'humanité.

Il est vice-président (1968-1979) puis le président (1979-2003) de la République d'Irak, avant d'être renversé en 2003 lors de l'invasion de l'Irak par les États-Unis, le Royaume-Uni et une coalition d'autres pays.

Des gouvernements et organisations non gouvernementales (ONG) l'ont accusé de crimes de guerre, meurtres, crimes contre l'humanité et de génocide envers les Kurdes1. Arrêté en décembre 2003, il est condamné à mort le 5 novembre 2006 pour le massacre de Doujaïl de 148 villageois chiites en 1982. Quelques jours après que le verdict eut été confirmé en appel (le 26 décembre 2006), la sentence est exécutée et sa pendaison se déroule le 30 décembre 2006



Carré magique : Le carré magique est une représentation graphique des quatre grands objectifs de la politique économique conjoncturelle d'un pays que sont la croissance, le taux de chômage, l'équilibre extérieur de la balance commerciale et la stabilité des prix

C'est en rejoignant les quatre points, qu'on obtient un quadrilatère qui représente d'autant mieux une situation économique favorable que ce quadrilatère est proche du carré magique.

Ce carré est qualifié de magique car irréalisable. Dans la réalité, il est très difficile d'atteindre simultanément les quatre objectifs de la politique monétaire : une forte croissance avec un faible chômage, une faible inflation et une balance commerciale équilibrée. En fait plus la surface du quadrilatère correspondant aux statistiques d'un pays à une période s'éloigne de la surface idéale du carré magique, plus la situation se détériore. Cette théorie est élaborée par l'économiste keynesion Nicholas Kaldor.