Les Etats-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : un demi siècle de bonheur ?

Après la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis n'ont jamais été aussi puissants, et ce dans de nombreux domaines. Economiquement tout d'abord, alors qu'en Europe, les pénuries alimentaires et les rationnements sont choses quotidiennes, au pays de l'Oncle Sam, il n'en est rien. Grâce à l'absence de destructions, les Américains sont beaucoup plus préservés que le Vieux Continent : la crise du logement ne les touche que faiblement. Le signe le plus évident de cette prospérité absolue est le statut du dollar qui est comparable à celui de l'or. Il devient l'étalon universel des valeurs.

Au niveau militaire, les Etats-Unis sont entre 1945 et 1950, sûrs de leur pouvoir étant donné qu'ils possèdent le monopole atomique. Leur influence sur les affaires internationales est considérable, avec la signature du traité de l'Atlantique Nord en 1949, ils rompent avec la tradition isolationniste qui définissait leur politique étrangère de la victoire de la Première Guerre mondiale jusqu'à l'attaque de Pearl Harbor en 1941. Les démocraties libérales de l'Europe occidentale s'en remettent à eux pour les protéger d'une éventuelle attaque ordonnée par Staline. Le Pacifique, devenu un lac américain, leurs positions occupent toute la frange des archipels en bordure du continent asiatique dirigé par Mao et ses troupes depuis 1949 sur lequel ils n'ont aucune influence.

Culturellement parlant, l'Amérique fait rayonner son influence sur l'Europe via le cinéma et la musique. Les modes y naissent et se diffusent sur le reste du monde.

Les Américains, sûrs de la santé économique du pays se laissent aller à l'optimisme comme en témoigne le baby-boom : les parents ont foi dans le futur et ont confiance en l'Amérique pour s'occuper de leur progéniture.


De 1954 à 1964, les années d'Eisenhower et de Kennedy marquent aussi une toute puissance américaine. Elle atteint en effet le « sommet de sa puissance ». Sa force militaire est incontestablement supérieure comme le démontre l'exemple de la crise des fusées à Cuba, les Soviétiques préfèrent perdre la face et reculer plutôt que d'aller à l'affrontement direct.

Au niveau politique, les Etats-Unis bénéficient d'un prestige extraordinaire grâce à leur statut de protecteur du « monde libre » face au communisme de Staline. Leur force militaire et leur richesse leur permettent une statut particulier des autres pays du monde. Le dollar devenu monnaie universelle qui leur permet « d'accumuler sans douleur des déficits de balance de paiements ».

Grâce à cela, ils peuvent créer une toile serrée d'alliances et de pactes autour du globe, et peuvent même se permettre d'intervenir à l'étranger pour sauver leurs intérêts.

L'arrivée au pouvoir de Kennedy redonne une énergie nouvelle aux Etats-Unis avec la retenue de mise avec Eisenhower. Tout semble possible pour le pays au drapeau étoilé.


Les années Reagan de 1981 à 1989 marquent le retour de la confiance ainsi que celle de la croissance. En effet les Etats-Unis, désunis et fragilisés par le conflit au Vietnam, ont difficilement vécu les années 1970. A partir de 1982, l'économie bénéficie d'une longue, même si peu rapide, phase d'expansion. L'optimisme est de rigueur dans le secteur économique comme le montre la montée de la bourse de Wall Street lors du mandat de Reagan, et même le krach d'octobre 1987 est surmonté, sans aucune comparaison possible avec celui de 1929. On note aussi une diminution spectaculaire du chômage Sous l'administration Reagan, le taux de chômage passa de 7,4 % à 5,4 % mais il atteignit des pics à 10,8 % en 1982 et 10,4 % en 1983 et en moyenne il fut de 7,5 % pendant les huit années . En politique étrangère, même si les Américains, encore touchés dans leur ego par la défaite en Vietnam, refusent de s'engager dans de nouvelles guerres de ce type, ils acceptent la nouvelle politique de l'endiguement du communisme, d'armer les résistants afghans par exemple. Cet état d'esprit aboutit à des victoires lors du second mandat de Reagan, alors que l'URSS est en position de difficulté causée par les échecs de sa politique économique.


L'Amérique des années 1990, considérée comme en déclin avec la montée du chômage, la guerre du Golfe, l'économie qui piétine face à l'expansion extraordinaire de l'Asie, ou encore avec l'augmentation de 595 000 personnes dans le milieu carcéral entre 1980 et 1993, est en fait en parfaite et pleine santé : la disparition de l'URSS permet de faire des Etats-Unis la plus grande puissance militaire équipée d'armements modernes, ayant pour ressource la haute technologie. Saddam Hussein en fera les frais lors de la très brève guerre du Golfe où ses troupes se font écraser. Mais c'est surtout au niveau économique que les Etats-Unis impressionnent : les Etats-Unis sous le mandat de Bill Clinton réussissent presque à atteindre les quatres côtés du « carré magique » : la croissance est fidèle à ce qu'elle est depuis 1945 c'est à dire à peu près 3 % par an. , l'emploi augmente lui de 2 % , c'est à dire plus de deux millions de travailleurs par an entre 1993 et 1996, l'inflation est elle aussi sous contrôle et il ne manque que la balance des paiement qui reste fortement déficitaire.

Ce bilan économique des années 90 suscite optimisme et euphorie : c'est l'âge de la révolution numérique. On peut prendre pour exemple le « héros américain typique de la fin du siècle », Bill Gates qui grâce à sa petite entreprise de logiciel, devenu maintenant l'immense Microsoft, est devenu l'homme le plus riche du pays voire du monde.


Les Etats-Unis, ont donc durant toute la seconde moitié du XXe siècle, exercé une influence sur le monde par leur rôle du protecteur contre le communisme et d'aide à la reconstruction d'une Europe en ruine. Ils ont aussi connu des périodes très fastueuses et ont su prospérer et se relever de traumatismes comme la guerre du Vietnam. A la fin des années 90, le faste de l'Amérique qui s'exprime notamment par ses films à gros budgets distribués partout dans le monde, continue à rayonner tout autour du globe. Avec des films comme Armageddon de Michael Bay, ou encore Independance Day de Roland Emmerich. C'est la mode des films catastrophes au pays du dollar, le mot d'ordre est de sauver l'Amérique d'ennemis imaginaires, la plupart du temps des extra-terrestres à grand renfort de violence et de patriotisme.

Mais le 11 septembre 2001, à 8h46, alors que le Boeing 767 de l'Américan Airlines percute la tour nord du World Trade Center, c'est le rêve américain de ces années d'après guerre qui meurt violemment.

"De grands pouvoirs..."




« De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités » déclare dans un râle d'agonie l'oncle de Spider-Man mourant à son neveu, Peter Parker, future araignée justicière de la ville de New York. De grands pouvoirs, c'est ce qui caractérise les Etats-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, grands gagnants du conflit. Depuis la création de Marvel en 1939, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, les Super-héros sont devenus le symbole de l'Amérique toute puissante, « gendarme de la démocratie », présents sur tous les continents. Grands gagnants avec l'URSS, du conflit qui embrasa toute la planète, les Etats-Unis se placent en protecteur du reste du monde contre le communisme et pour des valeurs telles que la liberté ou la paix.


Mais qu'est-ce qu'un héros ? Est-ce que seuls les super héros, amateurs de costumes moulants peuvent prétendre à ce titre ? Où pouvons-nous tous être des héros ? Sigmund Freud écrit dans Nous et la mort. : "L'inconscient en nous ne croit pas à notre propre mort. Il est contraint de se comporter comme s'il était immortel. Peut-être est-ce là même le secret de l'héroïsme". Il y a dans la notion de héros une notion sacrificielle, de personne capables d'accomplir des actes fous, qui les dépassent afin de venir en aide à son prochain.

On imagine pas un super héros autrement qu'américain, autrement qu'avec le drapeau étoilé moulé à la poitrine comme Captain America, ou portant les couleurs de son pays d'adoption sur son slip et sa cape comme Superman.

Mais après les évènements du 11 septembre, après le traumatisme d'une nation toute entière et la fin de l'impérialisme américain, que sont les héros devenus ? Quelle influence cette tragique journée a-t-elle eu sur le super-héros américain mais aussi sur le héros ordinaire, sur l'homme de tous les jours, poussé à accomplir plus que ce à quoi il est destiné ?

Tout d'abord nous aborderons l'avant 11 septembre avec les Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale, avec la présentation du mythe américain, de ce modèle d'un certain âge d'or de l'Amérique. Puis nous aborderons brièvement la journée du 11 septembre en elle même pour finalement parler plus longuement des conséquences de ces attentats c'est à dire la guerre en Irak et en Afghanistan.

Dans une deuxième partie, nous parlerons du renouveau du genre cinématographique des super-héros hollywoodiens qui connaît son apogée après 2001, l'Amérique à travers ces modèles fantastiques redore son image à travers le média de masse qu'elle manie si bien c'est à dire le cinéma. Nous évoquerons ensuite les héros de ce 11 septembre, ces anonymes qui devinrent les symboles de l'Amérique qui résiste et qui survit malgré tout.

Et enfin dans une troisième partie, nous ferons cas du visage plus sombre de l'Amérique, d'une part avec ces super-héros qui deviennent infiniment plus humains, avec leurs faiblesses et leurs blessures, rejetés de la société qui les pointent comme responsables, comme on pointerait les idéaux déçus auxquels on a put croire. Puis enfin, l'évocation du traumatisme du 11 septembre à travers la littérature de la dernière décénnie.

Annexe n°1

OTAN : L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ou Otan (parfois orthographié OTAN ; en anglais : North Atlantic Treaty Organization ou NATO) est une organisation politico-militaire qui rassemble de nombreux pays occidentaux, dans le but premier d'assurer leur défense commune contre les menaces extérieures ainsi que la stabilité du continent européen. L'Otan est née le 4 avril 1949 suite à des négociations lancées par les cinq pays européens signataires du traité de Bruxelles (Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bas et Royaume-Uni) avec le Canada et les États-Unis, et cinq autres pays d’Europe invités à participer (Danemark, Italie, Islande, Norvège et Portugal)


Dwight David Eisenhower (14 octobre 1890 - 28 mars 1969) : surnommé « Ike », est le 34e président des États-Unis, durant deux mandats du 20 janvier 1953 au 20 janvier 1961. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est général cinq étoiles de l'armée américaine, et commandant en chef des forces alliées en Europe. Il est membre du parti républicain.


John Fitzgerald « Jack » Kennedy, né le 29 mai 1917 à Brookline (Massachusetts) et mort le 22 novembre 1963 à Dallas (Texas), est le 35e président des États-Unis. Entré en fonction le 20 janvier 1961 à l'âge de 43 ans, il est assassiné le 22 novembre 1963 à l'âge de 46 ans. Plus jeune président élu1, il est aussi le plus jeune à mourir en cours de mandat, assassiné moins de trois ans après son entrée à la Maison Blanche.


La guerre du Golfe de 1990-1991 : ou guerre du Koweït, est un conflit qui opposa l'Irak de Saddam Hussein à une coalition de 34 États, soutenue par l'Organisation des Nations unies entre 1990 et 1991. La victoire prévisible de la coalition entraîna la libération du Koweït dont l'invasion en 1990 par l'armée irakienne avait provoqué le déclenchement du conflit. Lors de la guerre du Golfe de 1990-1991, la coalition internationale utilisa sa suprématie aérienne pour détruire le complexe militaro-industriel de l'Irak. Ensuite une attaque terrestre limitée lancée à partir de l'Arabie saoudite pulvérisa les forces armées irakiennes ; les pertes, très réduites par rapport aux prévisions de la coalition, furent dues pour un quart au feu ami.


Bill Clinton : né le 19 août 1946 à Hope (Arkansas), fut le quarante-deuxième président des États-Unis. Il a été élu pour deux mandats de 1993 à 2001.Symbole des Nouveaux démocrates, ouvert à la déréglementation dans les secteurs de l'agriculture et des télécommunications, son mandat est marqué par la plus longue période d'expansion économique en temps de paix de l'histoire moderne américaine1, par la ratification de l'ALENA (Accord de libre échange nord-américain)2, par l'intervention de l'armée américaine en Haïti, par les accords d'Oslo, par l'intervention des troupes de l'OTAN dans la guerre du Kosovo, par le premier attentat contre le World Trade Center à New York (1993) et par les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Il est aussi marqué par un certain nombre d'affaires comme le Scandale Whitewater et celui de l'affaire Lewinsky, qui lui vaut d'être l'objet devant le Congrès d'une procédure d'impeachment qui n'aboutit pas.



Saddam Hussein Abd al-Majid al-Tikriti : homme d'État irakien, présumément né le 28 avril 1937 et exécuté par pendaison le 30 décembre 2006, à Bagdad pour crimes contre l'humanité.

Il est vice-président (1968-1979) puis le président (1979-2003) de la République d'Irak, avant d'être renversé en 2003 lors de l'invasion de l'Irak par les États-Unis, le Royaume-Uni et une coalition d'autres pays.

Des gouvernements et organisations non gouvernementales (ONG) l'ont accusé de crimes de guerre, meurtres, crimes contre l'humanité et de génocide envers les Kurdes1. Arrêté en décembre 2003, il est condamné à mort le 5 novembre 2006 pour le massacre de Doujaïl de 148 villageois chiites en 1982. Quelques jours après que le verdict eut été confirmé en appel (le 26 décembre 2006), la sentence est exécutée et sa pendaison se déroule le 30 décembre 2006



Carré magique : Le carré magique est une représentation graphique des quatre grands objectifs de la politique économique conjoncturelle d'un pays que sont la croissance, le taux de chômage, l'équilibre extérieur de la balance commerciale et la stabilité des prix

C'est en rejoignant les quatre points, qu'on obtient un quadrilatère qui représente d'autant mieux une situation économique favorable que ce quadrilatère est proche du carré magique.

Ce carré est qualifié de magique car irréalisable. Dans la réalité, il est très difficile d'atteindre simultanément les quatre objectifs de la politique monétaire : une forte croissance avec un faible chômage, une faible inflation et une balance commerciale équilibrée. En fait plus la surface du quadrilatère correspondant aux statistiques d'un pays à une période s'éloigne de la surface idéale du carré magique, plus la situation se détériore. Cette théorie est élaborée par l'économiste keynesion Nicholas Kaldor.

11 septembre 2001

Quatre avions des lignes commerciales sont détournés mardi 11 septembre 2001 au matin. Trois d'entre eux sont transformés par les pirates de l'air en bombes volantes et attaquent les deux symboles de l'hyper puissance américaine : les deux tours du World Trade Center à New York et l'immeuble du Pentagone à Washington.


A 8h46 et 9h03, deux avions de lignes frappent à 17 minutes d'intervalle la tour Nord et la tour Sud. A 9h59, la tour nord s'effondre.

L'air devient irrespirable, la fumée envahit la ville et c'est soudain la nuit dans Manhattan. L'attaque des tours jumelles a fait exactement 2763 morts, ces victimes étaient 2165 employés ou visiteurs dans les tours, 441 pompiers et policiers et 157 personnes à bord de l'avion. Le soir du 11 septembre 2001, George Bush dicte pour son journal intime : « Nous venons de vivre le Pearl Harbor du XXIe siècle ».

En effet, les attentats du 11 septembre ont ceci de commun avec Pearl Harbor que les deux attaques ont été des attaques surprises, qu'elles ont sorti les présidents, Roosevelt et Bush, de leur logique non interventionniste pour mener le pays à la guerre, et les deux évènements ont eu lieu sur le sol américain. Mais le 11 septembre est d'autant plus choquant pour les citoyens américains que la base de Pearl Harbor à Hawaï n'est pas située sur le continent même, et c'est sur son sol originel que l'Amérique toute puissante est attaquée, et de plus, pour la première fois, les cibles ne sont pas des militaires mais bien des civils innoncents, l'inimaginable donc comme l'explique Louis Crocq, professeur de psychopathologie à l'Université Paris V lorsqu'il dit "c'est une guerre en temps de paix qui s'attaque à des populations civiles." L'essayiste Alexandre Adler écrit : "J'ai vu finir le monde ancien" en parlant des attentats. Et c'est bien de cela qu'il s'agit, ce tragique évènement marque la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle et un nouvel ordre mondial plus instable. Les Etats-Unis, ne sont plus considérés comme tout puissants, comme le pays héroïque et qui mène sa justice à travers le monde, mais aussi comme une proie, non plus comme un modèle, mais pour les islamistes comme l'ennemi à abattre : "Il nous a d'abord semblé que lorsque le World Trade Center mourait, nous mourions aussi en tant que peuple, du moins en tant que peuple s'estimant tout-puissant et se croyant admiré par les autres peuples du monde, admiré et même aimé pour sa bonté intrinsèque et pour son pouvoir" Les Américains doivent porter un deuil nouveau, d'un ordre plus métaphysique que la perte de leurs proches, c'est celui de la toute puissance des Etats-Unis ou de l'invulnérabilité américaine.

Conséquences directes des attentats du 11 septembre : la guerre d'Afghanistan et la guerre d'Irak

Les Etats-Unis qui vivaient alors dans l'illusion d'une paix durable rentrent alors dans la guerre contre le terrorisme, contre les pays qui sont ceux, selon Georges W. Bush, du Great Middle East, qu'ils qualifient de « Rogue states » : d'états voyous, fermant les yeux sur des différents trafics illicites, se positionnant contre les Etats-Unis et ne respectant pas les droits de l'homme. Il est important de noter que Georges Bush ne fait pas la distinction entre ces pays du Great Middle East et ces « Rogue States », George Bush ne part pas en guerre seulement contre Al-Qaida, il part en guerre contre le terrorisme. Et plus particulièrement contre les pays de « L'Axe du Mal », comme il qualifie l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord dans son discours sur l'Etat de l'union en 2002.



Le 7 octobre 2001, les forces américaines et britanniques commencent l'opération "liberté immuable", une série de frappes massives contre des installations stratégiques du régime des Talibans. Et surtout, surtout d'abattre « le boucher du 11 septembre » c'est à dire Oussama Ben Laden. Cette première guerre bénéficie d'un vaste soutien aux Nations unies. La résolution 1333 du Conseil de sécurité, adoptée une semaine après les attentats, exige des talibans d'extrader Oussama Ben Laden. Les Etats-Unis se préparent à installer au pouvoir l'ex-royaliste Hamid Karzaï, qui est accessoirement un consultant de la compagnie pétrolière américaine Unocal dans ses négociations avec le gouvernement taliban à la fin des années 1990. Le 24 novembre : un millier de marines américains débarquent avec des blindés et de l'artillerie aux abords immédiats du fief Taliban de Kandahar. Le lendemain une mutinerie de prisonniers Talibans dans une forteresse près de Mazar-e-Charif, est matée par l'Alliance du Nord et des bombardements américains, faisant plus de 400 victimes.
Le mois suivant, le 4 décembre marque le début d'une intense offensive américaine contre les Talibans à Tora Bora, près de la frontière pakistanaise, qui abrite un repaire souterrain occupé par des militants d'Al Qaida. La zone est noyée pendant plusieurs jours sous un tapis de bombes. 5 décembre : les factions afghanes concluent à Bonn un accord sur la création d'un gouvernement intérimaire dirigé par le leader pachtoune Hamid Karzaï. 31 décembre : accord à Kaboul sur le déploiement d'une force internationale (Force internationale d'assistance pour la sécurité en Afghanistan (ISAF) qui comptera 4500 hommes de 17 pays, sous commandement britannique.



132 000 soldats étrangers sont mobilisés en Afghanistan dont 90 000 Américains. Londres, Berlin, Paris et Rome fournissent plus de la moitié de ces forces non américaines de la coalition qui réunit 37 pays. Le bilan humain de cette guerre est en 2012, de 2532 soldats occidentaux et personnels de soutien morts depuis 2001 dont 1619 Américains, 371 Britanniques et 62 Français. Mais le bilan est beaucoup plus lourd côté afghans avec pas moins de 20 000 tués et plus 80 000 blessés.

La guerre en Irak elle, est tout à fait différente car ici, les Etats-Unis font cavaliers seuls. Le 20 mars 2003, une coalition menée par les Etats-Unis envahit le pays mené par Saddam Hussein sous des motifs obscurs. George W. Bush, part dans ce qu'il appelle sa "croisade" en Irak afin de chercher des armes de destruction massive. Mais voilà, dans le cadre de la résolution 1441 du 8 novembre 2002 mise en place par l'ONU avec l'accord de l'Irak, des recherches d'armes nucléaires, biologiques et chimiques, ces armes ne furent jamais trouvées. George Bush utilise alors le motif religieux et la recherche d'Al-Qaeda dans le cadre de la guerre contre le terrorisme pour envahir l'Irak, il déclare : "Je n'attendrai pas que des événements surviennent, alors que les dangers montent. Je ne resterai pas immobile quand le péril se rapproche. Les Etats-Unis d'Amérique ne permettront pas que les plus dangereux régimes nous menacent avec les armes les plus destructrices." Mais non seulement ces armes de destruction massives n'ont jamais existé, mais de plus Saddam Hussein avait beau être dictateur, il n'en était pas moins un fervent laïc et menait une guerre sans merci aux terroristes. Le 13 décembre 2003, Saddam Hussein est capturé par l'armée américaine à Tikrit, il est condamné à mort en novembre 2006 et pendu le mois suivant le 20 décembre. le 12 janvier 2005 s'achève la mission de recherche d'armes de destruction massive qui se solde par un échec. Alors que la guerre à proprement parler ne dure que 19 jours en 2003, les Américains rentrent dans Bagdad sans rencontrer de réelle résistance, et que George W. Bush annonce, triomphant, la "fin des combats" le 1er mai, une autre forme de guerre prend place en Irak. La violence contre les forces de la coalition a rapidement conduit à une guerre asymétrique impliquant plusieurs groupes d'insurgés, des milices, des membres d'Al-Qaida contre l'armée américaine et les forces du nouveau gouvernement irakien. L'occupation de l'Irak, loin d'apporter la paix et la démocratie va au contraire enclencher le chaos dans le pays, attaques anti-occidentales, attentats suicides et prises d'otages se succèdent. Le conflit ne s'est donc achevé de manière effective que le 18 décembre 2011 le retrait du dernier soldat américain du pays. Cette guerre aura duré 3207 jours, soit huit ans et neuf mois.

On compte 4 486 morts et 32 226 blessés dans les rangs américains (4 804 morts pour l'ensemble des troupes de la coalition et plus de 36 000 blessés). Du côté irakien, en janvier 2012, Iraq Body Counting estime qu'entre 105 052 à 114 731 civils irakiens sont morts dans les violences, constituées essentiellement d'attentats, et au moins 250 000 civils irakiens auraient été blessés.

Mais un autre aspect du conflit a définitivement altéré à jamais cette image de "gendarme de la démocratie" que les Etats-Unis avaient acquis pendant la seconde moitié du XXe siècle. Ce sont les innombrables bavures commises en Irak et Afghanistan par les soldats américains. La plus récente date du mois de février 2012 où des soldats ont brûlé des Coran, provoquant la fureur du peuple afghan et des révoltes dans tout le pays qui ont déjà fait 2 morts du côté américain et 12 du côté afghan. En Irak, on se souvient de nombreuses photographies prises par des soldats qui mettaient en scène des prisonniers irakiens dans des positions humiliantes à caractère sexuel, souvent nus avec des sacs en plastique sur la tête. Des images intenables de soldats américains en train d'uriner sur des prisonniers ont circulé sur des réseaux sociaux comme simples souvenirs de vacances. L'usage de la torture, avec la prison de Guantánamo, est devenue récurrente dans cette guerre contre le terrorisme qui semblait justifier n'importe quels sévices.

Au terme de cette décennie, les deux guerres commencées sous l'administration Bush ont bien sur eu des résultats tels que l’exécution de Saddam Hussein et celle de Oussama Ben Laden le 1er mai 2011 (sous le mandat de Barack Obama celle-ci) mais toutefois elles ont laissé le monde dans une instabilité certaine et ont servi à nourrir les rancoeurs des pays de ce "Great Middle East" et loin de rétablir la démocratie en Irak et en Afghanistan, les Etats-Unis ont au contraire contribué à attiser les tensions et la haine.


Face à cette décennie qui fut particulièrement rude pour les Etats-Unis, nous allons maintenant observer comment, ces évènements, et plus particulièrement ce 11 septembre 2001 ont transformé le visage de ces héros et super-héros américains.


Annexe n°2

Annexe n°2


Al-Qaida ; (« la Base ») est un mouvement islamiste fondé par le cheik Abdullah Yusuf Azzam et son élève Oussama Ben Laden en 1987. D'inspiration sunnite fondamentaliste, il prend ses racines dans l'idéologie de Sayyid Qutb et celle de l'activiste kharidjite Abdel Salam Faraj, et considère que les gouvernements « croisés » (occidentaux), avec à leur tête celui des États-Unis, interfèrent dans les affaires intérieures des nations islamiques et ce dans l'intérêt unique des sociétés occidentales. Il recourt au terrorisme pour faire entendre ses revendications.



George Walker Bush , né le 6 juillet 1946, fils de George Herbert Walker Bush, est le 43e président des États-Unis, en fonction du 20 janvier 2001 au 20 janvier 2009.

Membre du Parti républicain, il est élu deux fois gouverneur de l’État du Texas (entre 1994 et 1998 puis entre 1998 et 2000), date à laquelle il quitte son poste de gouverneur à la suite de sa victoire, fortement disputée, à l'élection présidentielle. Il est élu président pour un second mandat le 2 novembre 2004. Ses présidences sont, entre autres, marquées par les attentats terroristes du 11 septembre 2001, par la politique internationale dite de « guerre contre le terrorisme », par les guerres en Afghanistan et en Irak, par l'adoption par le Congrès des États-Unis du Patriot Act et la création du département de la sécurité intérieure, puis par la crise des subprimes et le plan Paulson mis en place pour faire face à la crise financière de 2008 à la fin de son mandat.

Oussama ben Laden : , né le 10 mars 1957 à Riyad (Arabie saoudite) et mort le 2 mai 2011, tué par un commando américain à Abbottabad (Pakistan), est un islamiste apatride d'origine saoudienne, chef spirituel du réseau jihadiste Al-Qaida. Il a revendiqué la responsabilité et l'idée des attentats du 11 septembre 2001 commis aux États-Unis.

Le FBI, qui l'a placé à partir de juin 1999 sur sa liste des dix criminels les plus recherchés suite aux attentats des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, offrait 25 millions de dollars américains pour tout renseignement permettant sa capture, somme portée par le Sénat à 50 millions en 2007. L'ONU a établi une liste, diffusée par Interpol en 2006, recensant les organisations et les personnes proches d'al-Qaida, d'Oussama ben Laden et des talibans.

S'il a pu être considéré comme un héros par certains musulmans, d'autres le rejetaient et le condamnaient. Al-Qaida elle-même provoque des réactions variées parmi les mouvements islamistes, militarisés ou non


Hamid Karzai, né le 24 décembre 1957 à Kandahar, est un homme politique afghan.

Le 22 décembre 2001, il succède à Burhanuddin Rabbani à la tête de l'État islamique d'Afghanistan, devenant président de l'Administration intérimaire jusqu'à son élection, le 9 octobre 2004, comme président de la République, toujours à titre intérimaire.

Le 2 novembre 2009, il est déclaré élu président de la République au terme d'élections contestées et le 19 novembre, il est investi pour un deuxième mandat de 5 ans à la tête de l'exécutif afghan.

Les Super-héros deviennent à partir de 2002, un genre à part entière.

Marvel Comics (qui devient Marvel Mystery Comics au deuxième numéro), voit le jour en octobre 1939. On y trouve parmi d'autres les aventures de la Torche humaine de Carl Burgos et celles de Namor réalisées par Bill Everett. Les ventes sont bonnes, mais c'est avec l'apparition en mars 1941 du premier fascicule de Captain America, héros patriotique, créé par Joe Simon et Jack Kirby que Timely atteint pour la première fois des tirages supérieurs à un million d'exemplaires

Ce héros, est créé avant l'attaque de Pearl Harbor, mais déjà les forces de l'Axe apparaissaient comme les « méchants ».

Cependant, après la guerre, les ventes de comics de super-héros déclinent.

Au début des années 1960, Martin Goodman, apprenant le succès auprès du public américain du comics la Ligue de Justice d'Amérique, demande à Stan Lee, entouré de plusieurs dessinateurs de talent comme Jack Kirby ou Steve Ditko, d'en créer le pendant pour profiter de cet effet d'engouement. C'est l'apparition des Quatre Fantastiques (août 1961). Puis c'est le tour de Hulk, Spider-man, Iron Man et les Vengeurs. Tous sont des succès.

Mis à part le Batman de Tim Burton en 1989, déjà renouveau du genre part le visage beaucoup plus sombre de son héros, le genre des super-héros tombe peu à peu dans l'oubli. Et c'est à partir de 2002, que l'engouement reprend, via Spider-man qui se classe à la première place du box office américain avec 182 millions de dollar de recette. Le 11-Septembre, c’est au-delà de la tragédie un colossal tabou/casse-tête pour les majors : dans la foulée des attaques terroristes, la première bande-annonce du très attendu Spider-Man de Sam Raimi est ainsi retirée en urgence. On pouvait y voir l’homme-araignée, soit l’accro aux buildings par excellence et LE super-héros new-yorkais (même si le film est essentiellement tourné à Los Angeles, pour l’anecdote), piégeant dans sa toile des braqueurs entre les emblématiques tours jumelles. La scène n'apparaît pas non plus dans le film, qu'elle ait été prévue pour l'être ou pas au départ, selon les versions parfois discordantes de Sam Raimi et de Sony. Sort similaire pour l’affiche ou teaser poster : les tours se reflétaient dans les yeux du super-héros, comme dans la scène en question.

Le traumatisme est immense, la sidération à peine passée, et l'industrie du divertissement s'impose donc une respectueuse réserve, sans pour autant s'arrêter. Dès lors le New York alternatif de Spiderman, blockbuster post-11 Septembre malgré lui (sa production date d’avant), ne porte logiquement pas trace de l’événement.




Les Super-héros reviennent au pouvoir, comme on peut l'observer à travers les box offices américains de la dernière décennie : en 2003, X-men en 6e position, Hulk en 14e et Dardevil en 26e. En 2004 : Spider-man 2 en 2e, les Indestructibles en 5e (et on peut noter aussi le film de Michael Moore Farhenheint 911 dans le top 50 qui montre la fascination toujours existante de ce traumatisme américain). En 2005 : Batman Begins entre en 8e position, et les 4 Fantastiques en 13e.

En 2006 : X-Men ; l'affrontement final est en 4e et Superman Returns en 6e. En 2007, Spider-man3 occupe la premiere position. Dans le box-office de 2008, le Batman de Christopher Nolan (The Dark Knight) prend la premiere place, suivi de Iron Man en 2e position puis de Hancock en 4eme position, puis de L'Incroyable Hulk en 17eme position. En 2009, on oberve un recul des films ciné marvel entertainment, notemment X-Men Origins en 13eme position, ainsi que Watchmen-Les Gardiens en 31eme position. En 2010, Iron Man 2 obtient la 3eme position. En 2011, Captain America -The First Avenger, se place en 12eme position, suivi de X-Men Le Commencement en 17eme position, puis de Green Lantern en 24eme position.


Au lieu d'affronter de façon frontale les évènements, les films de super-héros restent imprégnés du traumatisme du 11 septembre. On observe ainsi de multiples exemples de ces super-héros d'une nouvelle catégorie qui ne se battent non plus contre des démons fictifs mais pour de réels enjeux comme c'est le cas pour Iron Man, blockbuster hollywoodien réalisé en 2008 par Jon Favreau et produit par les studios Marvel.




« Est-il mieux d'être craint ou respecté ? Et bien un peu des deux », cette phrase prononcé par le futur Iron Man, Tony Stark, vendeur d'armes, homme cynique et milliardaire qui décide de combattre les Talibans après qu'un groupe armé afghan l'ait enlevé pendant trois mois. Durant cette captivité, refusant de se soumettre à l'autorité de ses ravisseurs, l'homme d'affaire mais aussi brillant scientifique va créer son armure d'Iron Man. Revenu d'Afghanistan, il décide de dédier sa vie à défendre la justice et à réparer les torts qu'il a causé par son activité de vendeur d'armes. Une scène marquante de cet engagement est celle où Stark dans sa toute nouvelle armure vole jusqu'en Afghanistan où il sauve un petit village, celui de son compagnon de captivité Yinsen des mains des talibans. La lutte qu'il mène rappelle très clairement les objectifs de la lutte contre « L'Axe du Mal » de Georges W. Bush.


Un autre cas, de super-héros influencé par ce 11 septembre 2001 est celui de Spider-man, dans le deuxième opus des aventures de l'araignée, la fin n'est pas sans rappeler les tristes évènements qui touchèrent New York.


http://www.youtube.com/watch?v=N6AoCZ2CaBI


La ville de New York est menacée par le Dr Octopus et l'énergie qu'il a créé (métaphore aussi ici d'une menace nucléaire). Spider-man réussit à convaincre le « méchant » de revenir à la raison grâce à un discours moralisateur. Et finalement, le seul moyen de sauver la capitale économique américaine est pour le Dr Octopus de se sacrifier, pour le bien de tous, pour des valeurs telle que l'intelligence et l'honneur.


L'Amérique a besoin de ses super-héros, et a besoin de croire et de se reconstruire après le traumatisme causé par Al-Qaeda, on a vu affluer ainsi des blockbusters comme les 4 Fantastiques avec le scénario typique des Super-héros, toujours américains, beaux et en pleine santé qui font plier les forces du mal sans effort et avec beaucoup de cascades. Ces films, comme Captain America, revigorent l'égo américain et montre toujours la puissance de feu de ces Etats-Unis toujours sûrs d'eux, héros impérialiste, avec son costume taillé à même la bannière étoilée et son patriotisme aveugle toujours prêt à combattre et tuer des nazis.


Un film, qui nous sert de transition avec des héros non plus pourvus de pouvoirs extraordinaires mais bien des êtres humains du quotidien dédiés aux autres et capable de se surpasser pour le bien commun, marque une rupture avec la tradition des film Marvel, Kick-Ass. Le personnage de Kick-Ass est l'anti-héros par excellence, maigre, geek, victimisé et racketté, il décide de devenir son propre héros. Il se construit lui même, commande son costume sur internet, met en place son service en ligne via les réseaux en ligne (n'oublions pas qu'il est avant tout un adolescent du XXIe siècle). A ses côtés, Big Daddy et Hit Girl sont aussi des héros peu conventionnels, bien que plus entraînés que le très maladroit Kick-Ass, ces deux justiciers sont respectivement un père et sa fille. Le personnage de Hit Girl, petite fille blonde de 11 ans détonne parmis les Batman et Superman plus classiques, elle a beau ne pas avoir atteint la puberté, elle manie le pistolet comme personne et peut mettre K.O toute une bande de gardes du corps armés jusqu'aux dents, et ce même dans le noir.


http://www.youtube.com/watch?v=-SbnqIIkXQc&feature=related


Kick-Ass n'a rien d'un héros, et la fin du film n'est pas un glorieux happy ending, mais il insuffle une vague d'optimisme, l'idée qu'on peut tous être des héros, que nous pouvons tous créer notre propre destin mais surtout qu'il y aura toujours des gens bien intentionnés capables de nous sauver.


Le 11 septembre n'est pas qu'une affaire de fiction, mais aussi de réalité. En effet, ce jour-là, les actes héroïques des anonymes dépassèrent l'imagination pleine de bons sentiments d'Hollywood.


Ces gens ordinaires qui devinrent les héros du 9/11

    Les pompiers, archétypes du héros américain

Si les pompiers ont été transformés lors des attentats du 11septembre 2001, c’est en partie grâce à un des principaux acteurs de la culture américaine : le cinéma. En effet, on remarque que dans le cinéma américain, le pompier est une figure très peu représentée. Néanmoins, c’est une figure très positive. On le remarque notamment dans le film La Tour Infernale (1974), dans lequel le chef des pompiers se démène, et essaye tous les moyens possibles de faire sortir plus de 300 personnes emprisonnées par les flammes dans le plus haut building du monde. Dans ce type de films, le héros (quel qu’il soit) est focalisé sur les vies humaines à sauver/préserver, et ne pense pas une seconde aux profits qu’il pourrait tirer sur le moment. Comme en donne l'exemple récrié du film World Trade Center d'Oliver Stone sorti en 2005. Sitôt l'alerte donnée, cinq policiers, dont McLoughlin et Jimeno, se rendent au World Trade Center et s'introduisent dans les Tours Jumelles. McLoughlin et Jimeno survivent par miracle à l'effondrement des gratte-ciels. Ils se retrouvent piégés sous plusieurs tonnes de béton, de charpentes métalliques tordues, de verre et de gravats. À défaut de contact visuel, ils peuvent s'entendre, et pendant douze heures, se soutiennent l'un l'autre sans relâche, en dialoguant sur tout ce qui donne un sens à leur vie et peut les aider à traverser cette épreuve : leurs familles, leurs carrières, leurs espoirs…C'est leur histoire que raconte World trade center, ainsi que celle de leurs épouses, Donna et Allison, de leurs enfants et parents. Le film relate aussi l'improbable quête de l'ex-Marine Dave Karnes, qui découvre les deux hommes dans les ruines et parvient à les sauver douze heures plus tard, avec le concours de dizaines de pompiers, policiers et infirmiers new-yorkais…




Dans cet extrait, on a l'exemple de l'image des pompiers américains comme de sauveurs, solidaires, capables de travailler ensemble pour un seul des leurs, comme on le voit avec cette immense chaîne de pompiers juste là pour accueillir un seul survivant. L'image est radieuse, c'est le retour à la lumière, à la vie, grâce aux pompiers américains ces sauveurs le soleil règne à nouveau sur New York ou le nuage de cendre semble être retombé. Tout n'est que gratitude, Nicolas Cage remercie ses coéquipiers de lui avoir sauvé la vie. Ici Oliver Stone prend le parti de ne se concentrer que sur deux survivants plutôt que sur tous les morts, signe de l'espoir qu'il espère donner à travers ce film, que ces pompiers donnent au spectateur.


Craig Monahan, pompier New-Yorkais, n’était pas de service le matin du 11septembre 2001. Lorsque celui-ci apprend qu’un avion s’est écrasé sur une des deux tours du World Trade Center, il fonce directement sur le lieu du drame, accompagné de trois de ses collègues.

Dans l’imaginaire anglo-saxon, le héros est en effet définit par son caractère de volontaire. Plus précisément, le héros américain fondamental doit manifester un désir d’engagement, sans lequel le récit héroïque perd son efficacité symbolique.

L’anthropologue Jean-Pierre Albert dit d’ailleurs : « Le sacrifice volontaire offre une pédagogie de la solidarité. C’est en ce sens que le héros peut devenir un exemple de dévouement à la collectivité. On peut dire que son geste constitue symboliquement la communauté en faveur de laquelle il se sacrifie. » (tiré de son livre Du martyr à la star. Les métamorphoses des héros nationaux [1999]).

Mark Heath, médecin, accourt sur les lieux de l'attentat dés la collision du premier avion. Il choisit délibérément de se rendre sur place malgré le danger pour informer le monde (il ira donner sa cassette à CNN quelques heures plus tard) et pour réussir à sauver des gens en tant que médecin malgré le risque qu'il encourt.


L’engagement volontaire du héros est aussi une façon de l’humaniser, de le rendre plus accessible aux populations. En effet, les super-héros font rêver, de par leurs superpouvoirs, et leurs actions démentielles, tandis que le héros « ordinaire » fait réfléchir sur le plan humain, et est au même niveau que n’importe quel homme.

« Les vrais héros sont des hommes ordinaires qui font des choses exceptionnelles auxquelles ils sont appelés. », déclare le gouverneur de l’état de New-York George Pataki, lors du concert organisé pour la ville de N.Y le 20 octobre 2001, peu après les attentats.

Pour illustrer cet phrase, on peut parler de William Rodriguez, 44 ans, qui travaillait au WTC depuis 20 ans en tant que concierge, est vivant. Arrivant habituellement au travail à 8h30, le matin du 11/9 il arriva avec 30 minutes de retard.

S'il était arrivé à l'heure, cela l'aurait mené aux étages supérieurs au moment même où l'avion de ligne toucha la tour Nord. "C'était un miracle. Si j'étais arrivé à l'heure, comme toujours, je serais probablement mort. J'aurais été dans les étages supérieurs comme chaque matin", dit Rodriguez à propos du tournant du destin qui avait sauvé sa vie lors d'une conférence à Los Angeles.
Mais puisqu'il était en retard, Rodriguez s'est trouvé en train de pointer au niveau inférieur 1 quand la tour nord fut touchée. Le son et la secousse d'une explosion massive dans les sous-sols juste en dessous de ses pieds changea cela. Mais avant que Rodriguez n'ait le temps de réfléchir, son collègue Felipe David fit irruption dans le bureau du sous-sol avec des brûlures graves sur son visage et ses bras Après que Rodriguez ait escorté David en sécurité hors du WTC, il retourna pour guider aussi les autres en sécurité dans le sous-sol. Là, il aida aussi deux autres hommes piégés et se noyant dans le puits d'ascenseur du sous-sol, un autre résultat des explosifs placés dans le sous-sol.En fait, après avoir mené ces hommes en sécurité, il retourna dans la tour nord, contre les ordres de la police, pour secourir des personnes dans les étages supérieurs.
Et il n'y a pas de question, Rodriguez est un "héros silencieux" pour avoir sauvé tant de personnes, Rodriguez a été ignoré par les fonctionnaires du gouvernement, la Commission du 11/9 et le National Institute of Safety and Technology (NIST). (NIST, un groupe d'enquête indépendant financé par le gouvernement, qui mit la touche finale à son enquête sur le 11/9 ) . Rodriguez fit sa demande finale pour que son histoire soit entendue en témoignant à l'audition publique finale à New York. Rodriguez a été actif pour lever des fonds pour les victimes du 11/9, être impliqué avec des groupes caritatifs qui ont levé plus de 122 millions de dollars. Il dit qu'il a utilisé plus de 60 000 dollars de sa propre poche, prévu initialement pour sa propre maison, pour trouver la vérité derrière le 11/9.

Tous ces actes font de lui un véritable héros, aujourd'hui reconnu, après un long combat dans le but de pouvoir raconter son expérience du jour du 11 septembre 2001.

Les nouveaux super-héros, hommes sombres et ennemis de l'intérieur

Une autre catégorie de super-héros apparaît au lendemain du 11 septembre. Ils ne sont plus de simples blockbusters mais peuvent être aussi très critiques vis à vis de la société américaine comme c'est le cas pour Batman : The Dark Knight, réalisé par Christopher Nolan, interprété par Christian Bale et Heath Ledger, mort peu après le tournage. Le film est un état des lieux : celui, d’abord, par un cinéaste britannique, de l’Amérique contemporaine, de ses dilemmes moraux, l'Amérique doit choisir entre justice et vengeance, face à ses démons, au chaos incarné par le Joker, traité ici comme un terroriste. Et une virée à Hong Kong achève d’ouvrir Gotham City et le film au monde. Tout au long du film, la chauve-souris est obsédée par l'idée de "nettoyer la ville", idée récurrente à tel point qu'elle en devient parfois inquiétante, comme un George W. Bush complètement obsédé dans son désir de supprimer toute forme de terrorisme. On voit à travers ce personnage de Batman, de ce chevalier noir, capable de tout, même de dépasser la loi, uniquement pour faire respecter l'ordre, une autre vision du super-héros, beaucoup plus sombre et beaucoup moins rassurante car métaphore du gouvernement américain. Ici, même les forces du Bien se perdent dans les méthodes du mal, et perdent leurs moyens face au Mal, comme dans la scène de l'interrogatoire où le Joker met Batman face à ses erreurs et à ses contradictions.

http://youtu.be/rIj2uL2f1rE (la scène en version anglaise)



Spider-man est lui aussi mis face à ses contradictions, dans le troisème opus de la trilogie. Peter Parker est mis face à l'assassin de son oncle et il doit finalement faire un choix entre sa revanche et Mary-Jane sa future femme, choix qu'il n'arrive pas à faire, et il finira pas littéralement se faire ronger par son désir de vengeance, au point que son costume devienne noir, qu'il se laisse consumer par sa haine et en finissant par oublier ses proches comme sa tante, sa future femme et son meilleur ami. Son désir de vengeance finira par mener Peter Parker à sa perte et à la solitude. Encore une fois, on peut voir ici un parallèle avec le désir de vengeance des Etats-Unis face aux pays de "L'Axe du Mal" avec une volonté de faire la guerre, d'assassiner les responsables, entre autre Ben Laden ou Saddam Hussein, comme Spider-man tient absolument à tuer le meurtrier de son oncle.



Watchmen aussi, est une vision complètement désillusionnée des super-héros : on se retrouve ici en 1985 aux Etats-Unis, avec une guerre du Vietnam remportée par l'Oncle Sam, un Richard Nixon qui a amendé la Constitution pour célébrer son cinquième mandat de président, et une conflagration nucléaire avec l'URSS qui est programmée pour dans cinq minutes sur l'horloge de l'apocalypse. Au moment où le film commence, un des Gardiens, surnommé le Comédien, bouffon cynique et violeur, vient de se faire assassiner. Décelant un complot qui vise à les éliminer, ses compagnons sortent de leur retraite forcée et mènent l'enquête en même temps qu'ils s'emploient à éviter le spectre de la guerre nucléaire. On fait donc connaissance avec Rorschach, paranoïaque psychorigide au masque mouvant et aux méthodes expéditives. Avec le Hibou, avec Ozymandias, mégalomane qui se veut l'héritier d'Alexandre le Grand. Avec le Spectre soyeux, bombe sexuelle en proie à des dilemmes intérieurs complexes. Avec Dr Manhattan, enfin, un ex-physicien victime d'un accident nucléaire qui l'a rendu indestructible, le transformant en géant bleu qui se révèle de plus en plus indifférent à la cause humaine. Ces "Watchmen", ces gardiens qui sont censés veiller sur l'humanité ne veillent donc plus sur rien. Les Gardiens apparaissent comme des superhéros sans réels pouvoirs, des êtres torturés, abîmés, désillusionnés, parfois cyniques et haïssables. Des héros qui assument leur rôle davantage par égoïsme ou stoïcisme que par idéal, dans un monde fondamentalement dominé par le mal. Ces héros, censés veiller sur le monde, sont cependant des êtres parfois mauvais laissés sans contrôle et qui grâce à leurs immenses pouvoirs peuvent décider de se retourner contre ceux qu'ils protégeaient avant.



Jason Bourne lui n'est pas un super héros, mais il est le visage de cette Amérique perdue dans ses conflits intérieur entre quête d'identité et désirs de vengeance. Jason Bourne n'est pas issu d'une élite comme l'était l'agent secret James Bond, il est juste un homme ordinaire propulsé dans un monde inconnu où ses "créateurs" font de lui une machine à tuer. Cet homme qui n'a rien d'un héros, cherche à recomposer son passé détruit d'agent au service de la CIA. Bourne, en plus de ça, présente des sentiments. Lorsque dans le 2e épisode de la saga (La Mort dans la peau) il apprend qu'une de ses ennemies est en réalité l'amour de sa vie (il est amnésique), cet homme froid et insensible, créé pour tuer, programmé pour être un meurtrier se met à pleurer. De plus on ressent à travers le personnage de la compassion pour les différentes morts qu'il connaît autour de lui. On voit aussi dans les différents épisodes de la saga comment Bourne va s'engager comme agent dans les services secrets. On peut alors observer des scènes de torture que le héros doit subir afin d'oublier sa véritable identité. Toujours dans cette trilogie on retrouve l'idée de vengeance, l'Amérique, réprésentée par la CIA donc, s'est créé son propre ennemi qui demande des comptes, qui cherche son identité et des responsables pour ce qui lui arrive.



Et enfin dans X-Men : Le Commencement, les super-héros qui travaillent main dans la main avec les services secrets américains pendant tout le film, se voient devenir la cible des missiles lors de la crise de Cuba en 1962 alors qu'ils viennent d'empêcher la guerre nucléaire



Le héros n’est plus super. Il y a une extrême méfiance à son égard. Si durant la décennie précédente, l’ennemi vient de l’extérieur, il y a un basculement vers l’intérieur durant les années 2000. Cette scène représente la paranoïa américaine, capable d'envoyer des missiles sur ses propres alliés par crainte de leur pouvoir.

Des êtres humains avant tout.

Les hommes ordinaires sont des hommes fragiles, aptes à ressentir des émotions et surtout à les exprimer (contrairement à la plupart des super-héros).Les héros du 11 septembre n’ont pas cherché à cacher leurs pleurs. L’idéal du héros fort cachant ses émotions s’évapore peu à peu, au profit d’une réhabilitation de la vie émotionnelle.Le maire de New York Rudolf Giuliani a reconnu lors d’une déclaration publique qu’il avait eu peur ce sombre jour du 11 septembre 2001, ce qui a encore renforcé sa stature de héros (celui-ci étant dans les rues de Manhattan lors des attentats, allant à la rencontre de ses concitoyens). Lors de cette déclaration, le 31 décembre 2001, le maire tenait ces propos : « Le courage, c’est avoir peur mais ensuite faire ce que l’on a à faire malgré tout. »

C'est le parti que prit Paul Greengrass avec son interpretation du détournement de l'avion 93 qui avait pour objectif de s'écraser sur la Maison Blanche le 11 septembre 2001. Les passagers de cet avion ne sont pas représentés comme la propagande du gouvernement Bush a voulu le faire, mais comme des êtres humains, paniqués à l'idée de mourir, avec leurs lâchetés et leurs faiblesses. Mais qui malgré tout, vont réussir à détourner l'avion et à sauver un de leur symbole national et des centaines de vie. Mais pas de façon héroïque et tonitruante.



: « Je ne connais plus cette Amérique-là. Je ne la reconnais pas, dit-il. Il y a un espace vide à l’endroit où était l’Amérique » est-il écrit page 234 de L'Homme qui tombe de Don de Lillo. Le roman s’ouvre sur une scène d’Apocalypse : la première tour du World Trade Center s’est effondrée et les rues sont emplies de poussière, de cendres, de fumée, de silhouettes fuyantes, égarées, hurlantes. Un homme se fraie un chemin dans ce qui ressemble à un paysage proprement infernal, une mallette à la main. C’est Keith, qui a échappé à la mort et se rend, tel un revenant, chez son ex-femme, Lianne, et leur fils de sept ans, Justin. Le récit se concentre sur cette famille étrangement recomposée après les attentats du 11 septembre, suivant tantôt l’homme, tantôt la femme, tantôt l’enfant dans leurs faits, gestes et pensées quotidiens, sur une durée de trois ans, avec toutefois de nombreuses ellipses. Dans les mois ralentis qui suivent l’attentat, Keith noue une brève liaison avec une autre rescapée des tours, Florence, abandonne son travail et devient joueur de poker professionnel. Lianne, de son côté, s’investit de plus en plus dans l’atelier d’écriture pour malades d’Alzheimer dont elle a la charge et s’enfonce dans l’inquiétude que lui causent les événements politiques, la santé fragile de sa mère et l’attitude étrangement hostile de son fils.
Keith ne parviendra jamais vraiment à retrouver un équilibre, se perdant dans sa culpabilité et entre la vraie vie et son expérience traumatique. Le roman est ponctué des apparitions de L’Homme qui tombe, un artiste qui reproduit, dans les lieux les plus incongrus, la chute des employés qui sautaient du haut des Tours Jumelles pour échapper à l'incendie. Et ce sont comme des rappels morbides, à chaque moment, que le 11 septembre est toujours là et qu'il ne s'en ira jamais.

Dans Les Enfants de l'Empereur de Claire Messud, le 11 septembre n'apparaît pas comme la toile de fond majeure du roman, mais comme un élément détonateur pour Marina, apprentie journaliste, Danielle, en quête de l'âme soeur et d'un travail, et Julius, un pigiste homosexuel incapable d'accepter l'arrêt de son travail. Mais les deux romans mettent en scène des personnages évoluant dans le milieu bobo new-yorkais, où journalistes, éditeurs et écrivains sont issus des plus grandes universités, et devraient être aptes à saisir la complexité des événements. Cependant, trop occupés par eux-mêmes, ils n’en ont pas vraiment la force.

Dans « Extrêmement fort et incroyablement prêt » de Jonahtan Sofran Foer, on suit Oskar, onze ans, sillonnant New-York à la recherche de ce qu’il croit être le dernier legs de son père. Un père que ce petit garçon un peu étrange, un peu autiste, à la fois très craintif et extrêmement intelligent et volontaire, adorait. Et dont il ne peut se résoudre à accepter l’absence. D’autant qu’à son enterrement le cercueil était vide. Et que sa mère, écrasée de chagrin, semble définitivement ailleurs. Oskar communique davantage avec sa grand-mère, venue de l’Est et qui héberge un mystérieux « locataire », muet depuis de douloureux évènements vécus il y a très longtemps en Europe de l’avant-guerre. C’est lui qui, communiquant par signes, accompagnera Oskar, en quête de la serrure correspondant à une clé retrouvée dans la chambre de son père, à l’intérieur d’un vase bleu. Une quête en forme d’épopée initiatique et libératrice, entrecoupée de flash-backs sur l’époque du bonheur, ou sur l’attentat, avec des images des corps se jetant dans le vide, et du répondeur téléphonique diffusant les derniers et tragiques messages de l’homme qui allait mourir. Ici, l'attentat est partout, que ce soit chez les gens qu'il rencontre tout au long de son périple que dans les flashbacks. Ce roman donne finalement un visage humain à ces évènements dont on a tendance à s'éloigner tant ils furent monstrueux.

Et finalement...

Cette décennie a marqué un véritable tournant dans l'histoire des Etats-Unis, aussi bien au niveau historique avec la naissance de cette "guerre contre le terrorisme" qui affaiblit tout le pays. Dans un esprit de revanche mais aussi par la paranoïa ambiante, ces deux conflits que sont l'Irak et l'Afghanistan ont fait trop de victimes pour trop peu de résultats, et de nouvelles tensions mondiales se sont crées à l'aube de ce XXIe siècle.

Le 11 septembre a fait basculer le monde dans un nouvel ordre mondial, il est donc logique que les modèles de chacun aient changé. Les super-héros, comme une façon de se rassurer pour l'Amérique : les héros Marvel associés aux victoires passés comme la Seconde Guerre mondiale ou la Guerre froide, n'ont jamais été aussi vendeurs au cinéma. Chacune de ces super-productions hollywoodiennes rencontre un succès phénoménal à sa sortie. Ces symboles de puissance et de pouvoir sont comme les messagers de la puissance américaine au reste du monde pour continuer leur influence culturelle, mais aussi montrer que malgré ses crises, l'Amérique reste cette terre de valeurs et de démocratie, toujours justicière redresseuse de torts, prête à en découdre avec les "villains" en cas de problème pour défendre ses principes.
Mais le 11 septembre a surtout vu émerger une nouvelle race de héros, ces anonymes, qui part leur courage ont su se démarquer le jour fatal, ont été utilisés eux aussi comme symbole de la résistance américaine face à l'ennemi.

Mais de l'autre côté, cet attentat a aussi eu un effet révélateur que le cinéma et la littérature ont largement relayés. Les Super-héros sont aussi rentrés dans une autre ère, où ils ne sont plus les simples justiciers défenseurs d'une cause toujours juste et droite, mais aussi des êtres humains, faibles comme des êtres humains, se trompant comme des êtres humains comme le sont les Etats-Unis qui semblent incapables de faire face à leurs crises intérieures comme extérieures, et à l'image d'un Spider-man de l'ombre dans Spider-Man III, peuvent montrer un visage très maléfique.
Et il ne faut pas oublier le traumatisme immense que cet attentat a créé dans les esprits des auteurs, et à quel point la littérature, dix ans plus tard, reste marquée par cet évènement et a su inspirer les écrivains pour montrer, via le minuscule, via le regard d'un seul, le traumatisme de toute une nation.

Les super-héros ne cessent pas de fasciner, cette année, une nouvelle trilogie de Spider-Man est prévue, les fans attendent avec impatience le nouvel X-Men Origins avec Magneto comme héros. Et rien que cette semaine, le film Chronicle est sorti en salle, histoire de trois anti-héros complets, jeunes adolescents qui grâce à une merveilleuse sorte de kryptonite "attrapent" des super-pouvoirs. Mais un des trois, frustré, timide et maltraîté par son père décide de ne se servir de son pouvoir que pour son propre plaisir au dépend des autres, jusqu'à créer le chaos aux Etats-Unis. Le thème des Super-héros qui dérape est donc encore récurrent.
De même, celui du traumatisme est lui aussi retourné dans les salles obscures avec l'adaptation cinématographique d'Extrêmement Fort et Incroyablement Près, signe que les Etats-Unis, loin d'oublier cet élément fondateur du XXIe siècle, lui accorde toujours une très grande importance et 10 après restent toujours émus du destin des deux tours qui a changé celui du monde.

Bibliographie...

Bibliographie


Ouvrages généraux :


-Histoire des Etats-Unis de Vincent Bernard

-Les Etats-Unis de 1945 à nos jours de Jean Heffer

-Les Américains : Tome 2, les Etats-Unis de 1945 à nos jours de André Kaspi



Ouvrages spécialisés


-11 Septembre : La Grande Guerre des Américains de Bruno Cabanes et Jean-Marc Pitte

-Bush contre Saddam : l'Irak, les faucons et la guerre de Jean Guisnel


Ouvrages thématiques


-Extrêmement Fort et Incroyablement Près de Johnatan Sofran Foer

-L'homme qui tombe de Don de Lillo

-Les enfants de l'empereur de Claire Messud

-Un Brillant avenir de Catherine Musset



Iconographie


-11 septembre 2001

-Batman : The Dark Knight

-Iron Man

-Jason Bourne, 1, 2 & 3

-Kick Ass

-Spiderman 1,2 & 3

-Vol 93

-Watchmen : les Gardiens

-William Rodriguez, un héros du 11 septembre 2001 (http://www.dailymotion.com/video/x20eg2_william-rodriguez-un-heros-du-11-se_news)

-World Trade Center

-X-Men : Le Commencement



Webographie